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QUELS RENSEIGNEMENTS D’URBANISME DOIVENT FOURNIR LES COMMUNES AUX NOTAIRES?

Par Sandrine FIAT2 novembre 2012Pas de commentaires

Le Code de l’Urbanisme ne comporte aucune disposition imposant aux communes de répondre aux questionnaires présentés par les Notaires et, dans ces conditions il n’est pas envisagé d’imposer à ceux-ci un modèle unique de questionnaire.

QUESTIONNAIRES DES NOTAIRES ET RÉPONSE DES COMMUNES

Afin de collecter des informations urbanistiques susceptibles de favoriser la bonne marche de leurs Etudes, certains Notaires adressent aux Maires des questionnaires d’information relatifs à l’état des réseaux publics et de classements de terrains faisant l’objet de cessions immobilières pour lesquelles ils ont été chargés d’instrumenter.

Suite à la réforme de la procédure d’instruction des permis et autorisations touchant le droit des sols entrée en vigueur le 1er octobre 2007, la note de renseignement d’urbanisme classiquement utilisée par les Notaires a été supprimée. Depuis cette date, les communes reçoivent donc de la part des Notaires des demandes de plusieurs pages souvent intitulées « Questionnaire Environnemental » qui concernent aussi bien le Code de la Voirie Routière, le Code de l’Urbanisme, le Code de l’Environnement que le Code de la Construction et de l’Habitation.

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Ces questionnaires considérés comme fastidieux à remplir par les élus ont conduit ces derniers à se demander s’ils avaient ou non l’obligation de compléter ces documents qui n’entraient pas dans les procédures régissant les opérations d’urbanisme.

Une première question écrite (1)  avait conduit le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durables des Transports et du Logement à rappeler qu’en dehors de la procédure de délivrance des certificats d’urbanisme, le Code de l’Urbanisme ne comportait aucune disposition imposant aux communes de répondre aux questionnaires présentés par les Notaires, et qu’il appartenait dès lors aux communes d’apprécier, au cas par cas, s’il est souhaitable ou non d’apporter une réponse à ces derniers.

Ainsi, pour que l’Administration soit tenue de répondre à une demande des Notaires, ces derniers doivent déposer un certificat d’urbanisme notamment de type CUa qui peut avantageusement remplacer la note de renseignement d’urbanisme, puisqu’il informe de la même façon sur le droit applicable à un terrain et de surcroit offre une garantie juridique supplémentaire. Le certificat pré-opérationnel ou détaillé, mentionné à l’Art. L410-1b du Code de l’Urbanisme, indique en outre si le terrain est susceptible d’être utilisé pour une construction déterminée.

Manifestement cette réponse n’a pas permis d’apaiser les inquiétudes des Collectivités Publiques et ce d’autant que l’autorité qui délivre la note de renseignements peut voir sa responsabilité engagée si la note comporte des erreurs entraînant un préjudice.

Une nouvelle question écrite a dès lors été posée et publiée le 9 juillet 2012, les parlementaires sollicitant le Gouvernement sur la possibilité d’imposer un modèle unique de questionnaire (2).

En réponse, le Gouvernement rappelle qu’en dehors de la procédure de délivrance des certificats d’urbanisme, le Code de l’Urbanisme ne comporte aucune disposition imposant aux communes de répondre aux questionnaires présentés par les Notaires et que dans ces conditions il n’est pas envisagé d’imposer à ceux-ci un modèle unique de questionnaire.

En conséquence, la balle est renvoyée dans le camp des Collectivités qui doivent apprécier, au cas par cas, si elles entendent répondre aux questionnaires des Notaires, étant précisé qu‘aucune obligation de répondre ne leur est faite en l’absence de dépôt de demande de certificat d’urbanisme.

Reste à faire changer les habitudes et à rappeler aux Notaires, chargés d’instrumenter, notamment à l’occasion de cessions de biens immobiliers, qu’il est préférable d’adresser aux Collectivités une demande de certificat d’urbanisme qui offre en outre une garantie juridique supplémentaire à leurs clients, en cristallisant les droits du demandeur.

Index:
(1) N° 15795, publié dans le JO, Sénat du 4 novembre 2010
(2) N°00968 de M. BILLARD, publiée dans le JO, Sénat du 19 juillet 2012, page 1634.